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Sur le fil de la vie
Sur le fil de la vie
11 novembre 2007

Chapitre 4 : Un peu plus tôt, chez les Chebbel

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DING-DONG !!

 Aniava laissa retomber son bras le long de son corps. Elle changea de jambe d'appui en maudissant la gravité et la lenteur qu'on mettait à lui ouvrir la porte d'entrée, ce qui ramena ses pensées à ses chaussures : "Quelle idée j'ai eue d'enfiler ces tortures ambulantes… Des talons !".

Mais, ce qu'elle n'osera pas avouer, c'est qu'elle a eu une ou deux remarques sur sa tenue "pyjama de grossesse" et ses baskets, et que c'est donc poussée par une fierté que certains pourraient trouver déplacée qu'elle décida d'entamer son huitième mois talons au pied.

 Enfin, retentit derrière la porte un bruit de galopade annonciateur de délivrance.

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"Aaaaaahhhhhh, enfin !"

 La porte s'ouvrit sur une petite fille, sa nièce Lou, qui sauta de joie en voyant sa tante.

"Tatie Ania, tatie Ania !! T'as su qu'on était chez grand-mère ? T'as vu maman ? C'est si gentil, tu viens nous voir !!"

La petite se dandinait et sautait de joie devant la malheureuse Aniava qui ne souhaitait qu'une chose : s'asseoir.

"Heu, ma puce, je répondrai à tout ça tout à l'heure, tu me…"


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Une voix douce retentit derrière la petite fille et Lou fut gentiment, mais fermement écartée de la porte d'entrée.

"Allons, Lou, tu ne te rends pas compte que ta tante Aniava veut rentrer et s'asseoir ? Laisse nous donc passer."

Anita, la maman d'Aniave et Ymaëlle releva les yeux vers son aînée. Comme souvent, celle-ci contempla sa mère avec admiration. Elle souhaitait ardemment vieillir avec l'élégance de sa maman. Mentalement, elle se reprit :"Mûrir, on dit, mûrir, pas vieillir"

Anita tendit la main vers l'intérieur de la maison :

"Tu rentres ? Je suppose, voyant ta tête, que tu es crevée.

-Tu n'imagines même pas, maman !" acquiesça sa fille en s'engouffrant dans la maison.

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"Aaaahhhh ! Aniava soupira d'aise en s'installant dans le confortable canapé de ses parents. Oh, ce que j'ai mal aux pieds !

-Ma fille, si tu veux mon avis, tu te tortures bien pour rien….

-Je sais maman, je sais…

Entre temps, Maïa avait rejoint sa sœur et les deux petites joignaient leurs voix pour avoir des nouvelles de leurs parents :

-Alors tatie, t'as vu maman et papa ? Comment va papa ?

Maïa rajouta timidement :

"Il est guéri papa ? Maman m'a dit que j'irai lui dire que je l'aime quand il sera guéri.

-Moi aussi, moi aussi, je veux aller lui dire !" répondit en écho sa sœur.

Aniava baissa les yeux, le visage parcouru d'un bref éclair de souffrance. Sa mère, qui comprit tout de suite, posa une main réconfortante sur son bras.

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Aglaé Chebell prit alors la parole, soulageant sa fille de cette étape délicate. 

"Vous savez les filles, l'hôpital n'était pas encore prêt à nous donner des nouvelles, ils veulent être sûrs de ce qu'ils vont dire, alors ça prend un peu de temps, vous comprenez ?

Quelques bougonnements lui répondirent, mais de toute manière, Aglaé n'attendait pas réellement de réponse.

"Allons, allez donc jouer avec Luke, il doit s'ennuyer de vous, tout seul en bas. "

Les deux petites filles capitulèrent et s'éloignèrent d'un air maussade. Les deux femmes gardèrent un silence qu'Aniava ne rompit que lorsque retentirent les pas des fillettes dans l'escalier.

"Tu leur as menti, tu sais.

-Je sais, ma fille, je sais, j'ai été lâche, mais elles apprendront les mauvaises nouvelles bien assez tôt."

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Sur ces paroles, Franck Chebell, le père d'Ymaëlle et Aniava fit irruption dans la pièce. Il embrassa rapidement sa fille et s'enquit des nouvelles :

"Alors, comment va-t-il ?"

Le regard d'Aniava se perdit douloureusement dans le vide. 

"Pas bien, papa, je le crains.

-Quoi ? Qu'est-ce qu'il a ?

-Quand on est arrivées ce matin, Yma était pleine d'espoir, elle était persuadée que tout allait bien, c'est ce que lui a dit le docteur la nuit dernière. Mais à peine on a vu les infirmières de l'accueil qu'on s'est doutées que quelque chose n'allait pas."

Un silence s'ensuivit, silence respecté par les auditeurs qui laissaient Aniava regrouper ses pensées. Elle reprit :

-Nous avons ensuite trouvé le docteur qui s'occupe de lui, et en gros, il nous a expliqué que des complications imprévues avaient l'air de se produire et qu'il n'était pas réveillé."

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"Pas réveillé ?!" Son père sursauta. "Mince alors, c'est donc grave ?

-Il y a un diagnostic ? intervint Aglaé.

-Et bien en fait, le docteur nous a amené à la chambre d'Ulym pour qu'Yma puisse le voir, et puis il nous a dit qu'il l'emmenait passer un scanner. Je suis restée avec Yma jusqu'à ce que je me souvienne au dernier moment que j'avais rendez-vous moi-même chez le toubib. En sortant, j'ai appelé le secrétariat de l'hôpital et on m'a dit qu'Ulym passait toujours ses examens. Et me voilà ici, d'autant que j'étais épuisée, je voulais me poser quelque part…

-Bien sûr, ma chérie, c'est normal, dans ton état, ça te fait même beaucoup de choses dans la journée.

-Je suis bien d'accord, oui, approuva son père d'un ton réprobateur. Il surveillait la grossesse de sa fille aînée avec attention car il portait peu d'estime au père de cet enfant.

-Cela dit, reprit sa mère, Yma doit être toute seule là-bas, je vais passer un coup de fil vite fait et je ferai un saut à l'hôpital. Toi, Aniava, ordre de te reposer !"

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Aglaé Chabell joignit aussitôt le geste à la parole. Elle se dirigea vers le téléphone d'un pas vif et composa le numéro de l'hôpital qu'elle avait relevé précédemment.

Franck rejoignit Aniava sur le canapé et tenta de la réconforter, car il la sentait ébranlée par les événements récents. De leur place, ils entendirent une partie de la discussion d'Aglaé.

"Oui, bonjour madame, Aglaé Chebell, mon gendre Uylm Genallu est hospitalisé dans vos locaux, je cherche à savoir où il en est, il passait récemment des examens… … Mmmhhh, oui, bien sûr je patiente… … … D'accord, oui. Ma fille est auprès de lui normalement… … Oui, d'accord, je – mmmhh, bien sûr, je comprends que vous ne communiquiez pas ces informations au téléphone, je vais venir de toute façon… Merci bien, au revoir"

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Aniava et son père la rejoignirent, espérant glaner quelque nouveau renseignement. Aglaé les regarda, faisant la moue.

"Ils ne m'ont pas appris grand-chose. Je sais qu'Ulym vient juste de terminer tous ses examens, je vais donc aller jusqu'à l'hôpital essayer de réconforter ma pauvre Ymaëlle."

Elle regarda son mari avec tendresse : "Je suis désolée, mon chéri, je t'abandonne avec les petits, mais…

-Mais il n'y a pas de mais, l'interrompit son mari. Tu dois y aller pour être avec elle, je m'occuperai des petits monstres jusqu'à ce soir.

-Mais je peux rester ici moi, intervint Aniava.

Ses parents la regardèrent :

-Toi ? Mais enfin chérie, tu devrais rentrer chez toi te reposer, je te dépose en passant si tu veux, même, je pense que tu en as assez fait pour aujourd'hui…

-Oui, mais je pourrais garder les petits pendant que vous êtes à l'hôpital, ça ne me dérange pas…"

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"Et puis je préfère rester ici, ajouta-t-elle d'une toute petite voix. "

Son père fondit immédiatement et serra sa fille dans ses bras.

-Ooohh, ma petite chérie, bien sûr, si tu veux rester, tu restes, je te ramènerai plus tard. Mais attention, il n'est pas question que tu restes pour garder les enfants, je reste ici de toute façon, toi tu as entendu ta mère, tu te reposes !

-Ok, entendu papa, et merci de ne pas m'obliger à rentrer, répondit-elle l'air penaud.

-Bien, sur ce, répliqua Aglaé, je vais vite filer, je vous appellerai de là-bas pour vous donner des nouvelles !

-Entendu, lui répondit son mari en l'embrassant doucement. Dis lui bien qu'on pense à elle et à Ulym, et ne t'inquiète pas pour ici, je gère. Occupe toi d'elle, et surtout, tiens nous au courant de ce qu'il peut se passer."

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Commentaires
D
Merci à vous mes n'amis d'être toujours là, vous z'êtes des amours !
L
Quel bonheur de lire la suite de ton histoire...<br /> <br /> Tu as une façon d'écrire que nous transporte et tes sims sont tellement réels et touchants .<br /> <br /> Lili
P
Ah là là... un tout petit bout d'histoire (c'est vrai qu'il est court) et on est replongé dedans comme s'il n'y avait pas eu d'interruption ! Quel talent !<br /> J'adore toujours et j'espère qu'on aura la suite dans pas trop longtemps... même si je sais que tu es pas mal occupée...<br /> Merci pour ce petit moment d'évasion :)<br /> <br /> Poupouss
M
Rien à dire ! Après ces longs mois d'inactivité, le talent est toujours là. J'avais presque oublié à quel point "on s'y croit". Tu fais vivre ton texte, et ça j'aime !
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